Par By Frank Rousseau, our correspondent in Los Angeles Photographs: all rights reserved, le 04 juin 2024
À 34 ans, Lily Collins est la fille de Phil Collins, le leader du groupe Genesis. Actrice, elle est également l’héroïne de la série à succès mondiale « Emily in Paris », qui met en avant l’industrie du luxe française, la mode, notre gastronomie et nos vins emblématiques.…
Dans « Emily in Paris », votre personnage semble déguster un grand cru français à chaque épisode. Diriez-vous que le vin joue un rôle central dans cette série diffusée sur Netflix ?
Ce n'est pas nouveau, vous savez ! Le vin est devenu un élément narratif symbolisant la réussite sociale et l'épanouissement féminin. Auparavant, dans les films ou les séries, le plaisir de déguster du vin était réservé aux hommes. Les femmes étaient reléguées au second plan, observant les hommes savourer des breuvages d'exception, exclues de ce plaisir gustatif. Aujourd'hui, nous avons des sommelières dans les grands restaurants et je peux vous assurer qu'elles rivalisent largement avec leurs homologues masculins !
« Emily in Paris » offre donc une magnifique vitrine pour le vin français…
Absolument ! Mais il ne s'agit pas de simplement introduire tel ou tel vin sans réflexion ni stratégie. Le verre ou la bouteille de vin doivent être intégrés naturellement à la scène, de manière organique ! Ils doivent s'adapter à la situation et non l'inverse. Sinon, le spectateur n'est pas dupe ! Il percevra immédiatement qu'on essaie de lui vendre quelque chose ! Vous avez raison de dire que la série est une vitrine du mode de vie à la française ! On m'a dit que beaucoup de mes compatriotes étaient curieux de connaître les crus que nous dégustons, les restaurants où nous dînons, les marques de vêtements que nous portons. J'admets que Paris est quelque peu idéalisé et fantasmé dans la série, mais l'important est de promouvoir la destination ! Les appellations françaises sont synonymes d'excellence et de prestige. J'ai lu un article qui affirmait que le vin est le deuxième secteur d'exportation français derrière l'aéronautique et devant les cosmétiques, et que les Américains sont désormais les plus gros consommateurs de vins français en volume !
Vous souvenez-vous de votre toute première expérience avec le vin français ?
Il y a quelques années, j'avais l'habitude de fréquenter principalement les endroits touristiques à Paris. Puis un jour, j'ai réalisé qu'il était peut-être temps de briser cette routine. C'est ainsi que je me suis mise à déambuler dans les rues sans but précis, suivant mes envies et mes instincts. Je me perdais délibérément, ce qui m'a conduit à découvrir des endroits qui ne figuraient pas nécessairement dans les guides.
Lesquels, par exemple ?
Je me souviens d'une soirée où je me suis arrêtée dans un bar à vin du quartier du Marais. C'était en été, les tables étaient dressées à l'extérieur et dans la rue, l'ambiance était festive et tout le monde chantait. Je garde en mémoire le rosé frais et délicieux qui m'a été servi ce jour-là !
Autre expérience marquante, lors d'un cocktail sur l'île de la Cité, j'ai eu l'occasion de découvrir le Saint-Émilion. Quand j'ai vu l'année sur l'étiquette, 1953, j'ai été stupéfaite. Imaginez, mon père n'avait que deux ans lorsque ce vin a été mis en bouteille !
