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Ana Taylor-Joy : « Ce qui rend le vin inoubliable, c’est l’émotion qu’il suscite »

Elle s’est taillé une réputation d’actrice exigeante dans « Le Jeu de la dame », l’une des séries les plus populaires de Netflix. Elle démontrait récemment dans “Furiosa”, un Mad Max complément déjanté, qu’elle pouvait aussi incarner les “badasses” au volant de bolides rafistolés. Mais ce qui fait vraiment carburer Anya Taylor-Joy, ce sont les bons crus !

Vous êtes connue pour vos rôles captivants à l’écran, mais on dit que vous avez aussi une vraie passion pour le vin. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C'est vrai ! J'ai découvert le vin assez tôt, bien que de manière très respectueuse et graduelle, grâce à mes parents qui voulaient que je comprenne cet univers gustatif. Avec le temps, cette curiosité s'est transformée en véritable fascination pour l’œnologie. Quand je suis en tournage quelque part, j'essaie de visiter des caves locales, de parler aux vignerons, et de mieux comprendre la relation entre le terroir et les saveurs qu'on retrouve dans le verre. C'est presque magique, cette alchimie.

 

Avez-vous un souvenir particulièrement marquant d'une dégustation ou d'un millésime qui vous a éblouie ?

Il y a quelques années, j'ai eu la chance de goûter un millésime de Bordeaux exceptionnel lors d'un dîner pendant le Festival de Cannes. Le vin avait une complexité incroyable, avec des arômes de fruits noirs, de truffe, et même un peu de cuir. C’est une expérience qui m'a vraiment marquée. Ce genre de dégustation me fait réaliser à quel point le vin est une œuvre d'art en soi.

 

Vous avez grandi à Buenos Aires, en Argentine l’un des plus grands producteurs de vin d’Amérique du Sud. Pensez-vous que cela influence votre appréciation du vin ?

J’ai vécu jusqu’à l’âge de six ans en Argentine. Après je suis partie vivre en Angleterre avec mes parents. Cela ne m’empêche pas d’être très fière de cet héritage sud-américain. A chaque fois que je retourne dans la patrie de mon enfance, je me rappelle que j’ai grandi entourée de gens qui appréciaient les bons vins, surtout le Malbec, qui est un véritable trésor national. Même si j’étais très jeune, je voyais mes parents et leurs amis déboucher de bonnes bouteilles, lors des dîners, et je pense que cela m'a transmis un certain respect pour le vin en tant qu'élément de convivialité et de partage.

 

Quelle est justement votre relation avec le Malbec, le cépage argentin emblématique ?

Le Malbec a une place spéciale dans mon cœur ! Il est robuste, intense, et porte en lui une sorte de chaleur et d’audace, un peu comme l’Argentine. C’est un vin qui, pour moi, incarne l’âme de mon pays d’enfance : intense et profond. Même si je me passionne pour d'autres vins aujourd'hui, je reviens souvent au Malbec quand j'ai envie de ressentir un peu de Buenos Aires.

 

Avez-vous des souvenirs de dégustations récentes ou de moments qui vous ont marquée avec le vin là-bas ?

Oui, bien sûr. Il y a une tradition en Argentine, c’est de se retrouver pour des asados (barbecues), et le vin fait partie intégrante de ces repas. J’aime ces grandes tablées ponctuées de rires avec des amis et ma famille. Tout ce monde étant rassemblé autour d’un bon vin et d'une cuisine authentique. C’est une ambiance que j’essaie de recréer où que je sois. Le vin était toujours là pour célébrer les moments simples et joyeux de la vie.

 

Est-ce que le fait d’avoir vécu dans différents pays influence votre perception du vin et de la culture qui l'entoure ?

Oui, énormément, j’ai découvert des perspectives très différentes sur le vin. Toutes ces influences enrichissent mon regard et mon appréciation. Que ce soit en France, en Italie ou même en Californie, où j’ai pu découvrir des vins extraordinaires, chaque lieu apporte quelque chose de singulier. Il y a aussi un respect du temps et de la patience que j'apprécie particulièrement. Dans notre société, tout est si rapide, mais le vin exige qu'on prenne son temps. C’est comme un rappel à la sagesse.

 

Selon vous, qu'est-ce qui rend un vin vraiment mémorable ? Est-ce le goût, le contexte, ou autre chose ?

Je pense que c'est un mélange de tout cela. Le goût est bien sûr essentiel, mais le contexte et les personnes avec qui on partage le vin le sont tout autant. Un vin peut être exceptionnel en termes de qualité, mais ce qui le rend inoubliable, c’est souvent l’émotion qu’il suscite et les souvenirs qui l’accompagnent et demeurent à jamais.