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Bordeaux : Les Crus bourgeois vont vous séduire

Connaissez-vous vraiment les vins bordelais dont l’étiquette arbore cette curieuse mention ? Aujourd’hui où tout n’est que surenchère, à grands coups de labels et de qualificatifs, est-ce une énième astuce marketing pour attirer l’œil du consommateur, ou bien recouvre-t-elle une réelle signification ? Nous avons analysé en détail le cahier des charges requis, interrogé le président de cette alliance ainsi que différents châteaux qui en sont membres. Voici le verdict !

Les vignes devant le Château de Villambis.

Les vignes devant le Château de Villambis.

 

Les vignobles bordelais ont, en grande partie, été développés par des « investisseurs » qui résidaient bien souvent en ville. Le qualificatif de « Crus bourgeois », c’est-à-dire vins des habitants du bourg, est donc naturel, et très ancien. On peut donc penser qu’il était déjà synonyme de goût et de modernité, même si, en français comme en anglais, il peut avoir aujourd’hui aussi une autre connotation.

 

Dans le monde viticole, les classements, quant à eux, existent de longue date. A Bordeaux, notons par exemple qu’un classement fût présenté en 1787 au futur Président des Etats-Unis, Thomas Jefferson. Et surtout, en 1855, Napoléon III demanda pour une exposition universelle aux régions viticoles françaises des classements de leurs vins. Les courtiers bordelais répondirent alors avec une liste de seulement 61 vins rouges médocains. Un chiffre infime rapporté au nombre de vignobles de la région.

 

Dès 1858 donc, 248 autres « Crus Bourgeois » intéressants furent également listés. Et si les 61 élus de 1855 abandonnèrent ce qualificatif au bénéfice de la mention très valorisante de « Grand Cru Classé », celui-ci s’appliqua dès lors exclusivement à cette autre catégorie.

 

Mais on considère généralement que ça n’est vraiment qu’à partir de 1932 qu’un classement sérieux fût entrepris à leur égard par les courtiers bordelais, avec ensuite la création d’un syndicat des Crus Bourgeois en 1962. Si en 2003 un arrêté ministériel consacre enfin 247 châteaux parmi 490 candidats, ce classement fût cassé en 2007. Un nouveau classement, contenant 243 châteaux, réapparaitra pour le millésime 2008. Depuis 2012 enfin, la sélection est placée sous l’autorité de l’INAO.

 

C’est maintenant un classement révisable tous les 5 ans, et qui s’attache uniquement aux vins rouges du Médoc. Le plus récent est celui de 2020. Il classe les propriétés pour les millésimes 2018, 2019, 2020, et aussi 2021 et 2022.

 

Dégustation de Crus Bourgeois du Médoc.

Dégustation de Crus Bourgeois du Médoc.

 

 

Le fonctionnement

C’est maintenant l’Alliance des Crus Bourgeois qui organise le classement. Seuls des vignobles « Châteaux » de 8 appellations peuvent concourir : Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis-en-Médoc, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe.

 

Les Crus déposent tout d’abord un dossier de candidature pour un des 3 niveaux du classement : Cru Bourgeois, Cru Bourgeois Supérieur ou Cru bourgeois Exceptionnel. La conformité au cahier des charges respectif est ensuite vérifiée.

Vient ensuite l’étape de la dégustation. Celle-ci est faite à l’aveugle sur plusieurs échantillons. C’est le Bureau Veritas qui se charge de coordonner les séances de dégustations et d’analyser les capacités des dégustateurs. Les Crus Bourgeois ne se chargeant que de leur formation. 5 millésimes – de l’année N-8 à N-4 sont considérés, pour un classement qui pourra figurer sur l’étiquette pour les 5 années de N-2 à N+2. Ainsi qualité, mais aussi constance, sont prises en compte.

 

Bien évidemment les Crus Bourgeois Supérieurs, et a fortiori les Crus Bourgeois Exceptionnels requièrent une meilleure note de dégustation.

 

Ensuite au moins 2 des 5 millésimes utilisés à la dégustation sont contrôlés de façon aléatoire, juste avant conditionnement pour chacun des châteaux, afin de vérifier que ce que les consommateurs boiront est bien… ce qui a été dégusté lors du classement. En 2020, 250 Crus ont été sélectionnés LE4, dont 56 Crus Bourgeois Supérieurs et 14 Crus Bourgeois Exceptionnels. Cela représentait 28 millions de bouteilles, soit environ 31% de la production du Médoc.

 

Un sticker est apposé sur chacune des bouteilles, soit sur le col, soit sur la contre étiquette. Un QR code y figure. A partir d’une app de smartphone à télécharger, le consommateur peut alors vérifier l’authenticité de son vin. Il est emmené vers le site web des Crus Bourgeois où des informations sur son vin lui sont présentées, mais aussi le Château, le terroir, etc….

 

 

Les enjeux des Crus Bourgeois

Franck Bijon, Président de l’Alliance des Crus Bourgeois, indique les tendances et enjeux contemporains. Le processus, clair et bien codifié a tout d’abord pour but de créer une émulation au sein de la famille des Crus Bourgeois. C’est nécessaire, car seule la qualité peut aider, à une époque où ces vins se vendent pour les consommateurs de 5 à 28€ la bouteille. Depuis 3 à 5 ans, les vins bordelais souffrent en effet particulièrement. Ces prix, s’ils sont pratiqués à court terme pour dégager de la trésorerie, ne sont pas viables à long terme. Pour beaucoup, c’est en deçà du vrai prix de revient. Et si l’on parle de « commerce équitable pour du chocolat », il faudrait s’y intéresser aussi pour le vin, souligne malicieusement le Président. Mais pour l’instant, c’est tout bénéfice pour le consommateur. Franck Bijon propose d’ailleurs un match entre un Cru Bourgeois et un Grand Cru Classé de quatrième ou cinquième rang (Note de la rédaction : les GCC sont classés sur 5 niveaux). La qualité est là, pour deux fois moins cher.

 

Franck Bijon, Président des Crus Bourgeois du Médoc.

Franck Bijon, Président des Crus Bourgeois du Médoc.

 

Le style des vins est aussi en progression. Les dégustateurs doivent prendre en compte le « potentiel de garde des vins ». Mais Franck, qui est aussi le DG des vignobles Larose et leur ancien Directeur Technique, précise que les méthodes de vinifications actuelles permettent d’avoir des vins que l’on garde de 7 à 15 ans, tout en ayant du plaisir à les boires plus jeunes. Garde ne signifie plus austérité, comme c’était autrefois le cas à Bordeaux.

 

Château Larose Trintaudon

Château Larose Trintaudon.

 

Enfin, la remise en cause du classement tous les 5 ans est un vrai aiguillon pour la qualité. Rappelons que les Grands Crus Classés jouissent d’un classement « gravé dans le marbre » depuis 1855, alors même que les parcelles utilisées ont parfois beaucoup changées (ventes, acquisitions…). Pour les Crus Bourgeois, les parcelles affectées au Cru ne peuvent varier de plus de 10%, le cuvier et le chai d’élevage doivent être dédiés… c’est une fiabilité non négligeable pour le consommateur.

 

Les Crus Bourgeois du Médoc

Les Crus Bourgeois du Médoc.

 

Et les exigences devraient continuer à progresser. Si l’agriculture biologique ne fait pour l’instant par partie des pré-requis des cahiers des charges, les considérations environnementales progressent. A partir de 2030 le niveau HVE3 sera ainsi demandé, mais il y a aussi d’autres attentes sociétales auxquelles réfléchissent l’équipe des Crus bourgeois.

 

De gauche à droite, Karin, Jérome et Régis Bernaleau

De gauche à droite, Karin, Jérome et Régis Bernaleau.

 

 

Vignoble Bernaleau: reconnaissance et boost commercial

Karin Bernaleau est aujourd’hui cogérante des vignobles éponymes. Son grand-père travaillait la vigne en appellation Margaux. Mais c’était une autre époque, l’exploitation était en polyculture, on faisait aussi de l’élevage de veaux…

 

Aujourd’hui les vignobles sont répartis sur deux châteaux. Mongravey est en appellation Margaux. C’est un Cru bourgeois supérieur provenant de 12 hectares sur 40 parcelles, plantées à 65% en Cabernet Sauvignon, 33% de merlot et 2% cabernet franc. De Braude est en appellation Haut-Médoc, c’est le château familial. Son vin est un Cru bourgeois produit sur 8,5 hectares plantés à 60% en cabernet sauvignon et 40% en merlot.

 

Karin Bernaleau présente ses vins en Asie.

Karin Bernaleau présente ses vins en Asie.

 

Les deux Crus sont devenus Crus bourgeois en 2003. C’est pour Karin le fruit d’une envie d’avoir une reconnaissance pour 30 années de travail effectué, mais aussi un positionnement pour le consommateur. Le prix d’une bouteille de Mongravey, selon les millésimes, va de 27 à 32 euros et il oscille entre 18€ et 20€ pour de Braude.

 

Si les ventes se passaient déjà bien auparavant, l’entrée dans la famille des Crus Bourgeois a donné une exposition journalistique supplémentaire. Cela a été bien venu alors que le marché commençait à devenir difficile. La place de Bordeaux s’y est plus intéressé, l’export a été facilité. Karin se souvient par exemple de la venue d’un journaliste Suisse qui lui a ensuite permis d’ouvrir ce marché.

 

Karin Bernaleau aux portes du Château de Braude

Karin Bernaleau au portes du Château de Braude.

 

L’Alliance des Crus Bourgeois est un bon outil de promotion en commun. Les cotisations permettent des opérations telles que la participation à des salons comme Vinexpo ou d’aller en Chine … Le sticker Cru bourgeois est efficace vis-à-vis des consommateurs, d’ailleurs Karin le met bien en valeur sur ses bouteilles. En Europe les Crus Bourgeois sont bien perçus. En Chine aussi. Par contre pour ce qui est de l’Amérique du Nord, un travail de notoriété doit encore être fait.

 

 

Château de Villambis: fierté

La commune de Cissac accueille ici une sympathique exploitation, un peu différente. La Château de Villambis appartient en effet à un organisme dont le but est d’accompagner et de former pour un milieu ordinaire jusqu’à 120 personnes, dont des handicapés mentaux. Il y a des serres pour une production de plantes, une blanchisserie, de la sous-traitance industrielle et… la production d’un vin sur une grande parcelle de 14 hectares d’un seul tenant. Les sols sont faits de sables et de graves pyrénéennes. Sabine Bemelmans, la secrétaire commerciale, explique que si le vin a été proposé au classement dès 1932, l’honnêteté impose de rappeler qu’aucun vin n’a été produit ici de 1950 à 1979. La 1ère bouteille est réapparue en 1982 et l’entrée au classement date de 2003. Cette appartenance aux Crus bourgeois, c’est une fierté bien compréhensible, une gratification pour les ouvriers ! Leur travail est considéré.

 

Sabine Bemelmans et Robert Courtiau déguste le vin au Château de Villambis.

Sabine Bemelmans et Robert Courtiau déguste le vin au Château de Villambis.

 

L’encépagement est constitué de merlot à 90%, avec un peu de cabernet sauvignon et 1% de petit verdot. L’appellation est Haut-Médoc. Le résultat donne un vin souple aux tanins fins. Les prix sont super attractifs : 8€ pour le 2nd vin, 14 à 15€ pour le haut de gamme. La commercialisation se fait essentiellement auprès de particuliers, des clients habituels, dont certains vivant dans l’entourage des travailleurs. Mais ne pensez pas qu’ils achètent des bouteilles par simple « charité », le Château exporte aussi en Chine, parfois aux Etats-Unis, et vend aussi via le négoce. C’est bien la qualité qui est récompensée par cette appartenance aux Crus Bourgeois.

 

Le groupe d'ouvriers viticole du Château de Villambis.

Le groupe d'ouvriers viticole du Château de Villambis.

 

 

Uni-Médoc: cave coopérative et… Crus Bourgeois

Avec 140 vignerons coopérateurs qui exploitent un millier d’hectares, Uni-Médoc est une coopérative importante qui représente 17 à 18% de la production du Médoc. Laurent Vaché, son Directeur, rappelle qui si cette cave qui date de 1934 a connu beaucoup de changements, avec des regroupements successifs, la structure est relativement stable depuis une dizaine d’années.

 

Une cave coopérative, c’est une mise en commun de moyens. Uni-Médoc produit toute une gamme de vins différents, et parmi eux, six sont classés en Crus Bourgeois, soit un peu moins de 10% de la production totale. D’ailleurs le Directeur est aussi Vice-Président de l’Alliance des Crus Bourgeois.

 

Laurent Vaché, directeur d'Uni-Médoc.

Laurent Vaché, directeur d'Uni-Médoc.

 

En fait, explique Laurent, nous sommes un producteur comme un autre. Pour nos vins Crus Bourgeois, les parcelles utilisées sont bien identifiées, ainsi que le processus de fabrication et les stocks sont  distincts. Nous satisfaisons donc complétement aux cahiers des charges. D’ailleurs nos coopérateurs sont bien familiers avec la notion de cahier des charges, car nous en utilisons pour tous nos vins de la coopérative. Et ensuite nos vins sont passés par le processus de dégustation des Crus Bourgeois. Enfin ne pensez pas qu’ils sont forcément notre plus haut de gamme ; nous avons d’autres marques, qui sont parfois vendues plus chères !

 

Dans leur boutique où toute la gamme est vendue en direct, les Crus Bourgeois sont appréciés. Les prix varient de 9 à 12€. La philosophie d’Uni-Médoc est d’offrir des vins de plaisir qui soient agréable à table. Mais certains vins, comme le château Clément, sont exporté aux USA ou en Allemagne.

 

L'impressionnante cave à barriques d'Uni-Médoc.

L'impressionnante cave à barriques d'Uni-Médoc.

 

La segmentation Château / Cru Bourgeois / Cave coopérative n’a donc plus lieu d’être, précise le Directeur. Il faut maintenant retenir qu’un Cru Bourgeois est un vin accessible financièrement, avec une histoire, une qualité, et que tout ceci est encadré avec une sécurité pour le consommateur. Ensuite, pas de marché cible particulier, cela peut être le particulier en direct, la grande distribution, les restaurants étoilés ou les cavistes.

 

Le Château de la coopérative Uni-Médoc.

Le Château de la coopérative Uni-Médoc.

 

 

Château Rousseau de Sipian: Chinois, et bientôt Bordelais

Disons-le tout de suite, ce joli château fait partie de ceux qui ont été rachetés à Bordeaux, par un chinois ! En effet, en 2019 Micronasia, une entreprise Honk-Kongaise s’en est porté acquéreur. Notons que le vendeur était un autre étranger, l’industriel Britannique Christopher Race. L’intérêt pour les vins de Bordeaux est depuis bien longtemps très international. M. Wu Jianqi représente sur place le propriétaire. Il indique qu’en fait, c’est toujours la même équipe de trois personnes qui y travaille. La propriété compte 15 hectares, dont 10,5 sont plantés de vigne : merlot 50%, cabernet sauvignon 40%, petit verdot 10%.

 

Le propriétaire chinois du Château Rousseau de Sipian est un amoureaux de vins et de culture française.

Le propriétaire chinois du Château Rousseau de Sipian est un amoureaux de vins et de culture française. 

 

Il y a aussi 3 000 pieds de sauvignon et de sémillon pour produire un peu de blanc, en Vin de France ; mais ça, précise M. Wu Jianqi, « c’est pour le propriétaire lui-même, il aime le vin et la culture française ! ».

 

La production est avant tout un vin rouge, qui est classé en Cru Bourgeois depuis 2008. C’est une preuve de qualité pour les consommateurs dont 90% sont maintenant situés en Chine. Situé au nord du Médoc, pas loin de l’estuaire, le style est rond et fruité. Cela plait en Chine ; mais la vinification n’a pas changé, précise tout de suite M. Wu Jianqi, et les vins sont toujours élevés 12 mois en barriques. Le château propose aussi de l’oenotourisme avec une table et des chambres d’hôtes. Le focus est sur une montée en gamme. La prochaine fois, ils déposeront un dossier pour être Cru bourgeois Supérieur !

 

 

Jianqi Wu, gérant de Château Rousseau de Sipian.

Jianqi Wu, gestionnaire du Château Rousseau de Sipian.

 

 

Château de Malleret: Cru Exceptionnel

C’est Paul Bordes, le gérant depuis 2013, qui présente ce superbe domaine d’une vingtaine d’hectares en deuxième année de conversion en Agriculture biologique. Le vin, en appellation Haut-Médoc, est constitué de merlot et de cabernet sauvignon en proportion qui bien sur varient selon les années, surtout compte tenu des aléas climatiques de plus en plus fréquents.

 

Le Cru qui était auparavant Cru Bourgeois, est passé en 2020 en Cru Bourgeois Exceptionnel. Paul Bordes, qui a des attaches avec la rive Droite du Bordelais, a une vision très positive de ce classement. Ici, comme à St Emilion en effet, il souligne que le classement est remis en cause périodiquement. Et que c’est le vin qui est mis en avant ! Il se rappelle que ses millésimes présentés ont été dégusté à deux reprises par 10 personnes, à l’aveugle. Le processus était très bien organisé. Tout ceci apporte une légitimité pour le consommateur et doit permettre des prix plus soutenus. Cela va aussi faciliter les ventes en direct, même si eux commercialisent essentiellement via la place de Bordeaux.

 

Paul Bordes, gérant de Château de Malleret.

Paul Bordes, gestionnaire du Château de Malleret.

 

Pour l’instant, il n’a pas encore repéré d’impact international majeur pour ce passage en Cru Bourgeois Exceptionnel. Passage qui n’a pas demandé de modification dans leur production, car ils sont déjà lancés sur une ligne de conduite très qualitative. La biodynamie est par exemple en réflexion. Mais c’est normal, car le COVID a freiné la communication. L’Alliance des Crus Bourgeois va lancer des campagnes et la notoriété s’établit avec le temps.

 

Un courtier Bordelais a proposé des caisses contenant une bouteille de chacun des 14 Crus Bourgeois Exceptionnel. C’est parti très vite. L’intérêt va donc bien croissant.

 

La cave à barriques du Château de Malleret.

La cave à barriques du Château de Malleret.

 

 

VIgnobles Roux: Les Crus Bourgeois sont sérieux et reconnus

C’est bien sur Romain Roux, le patron à l’accent chantant du Sud-Ouest, que nous interrogeons quant à son rapport avec les Crus Bourgeois. Parmi ses nombreux vignobles, il en a trois : les Châteaux Plagnac, Puy Castera, et Pontey. Ces trois vins du Médoc sont vendus respectivement autour de 6,5€, 9,5€ et 11€.

 

Romain indique immédiatement que le Médoc est pour lui une terre d’avenir : le réchauffement climatique en marche est la garantie de vins délicieux ; fini les problèmes de maturité du passé ! Même les Bordeaux simples deviennent bons à tout coup, indique-t-il avec sa gouaille habituelle. D’ailleurs le chef d’entreprise peste d’emblée contre les communications défaitistes de la profession : oui il y a du « Bordeaux bashing », oui il peut y avoir des incidents climatiques, mais le rapport qualité/prix n’a jamais été aussi bon.

 

Romain Roux, propriétaire du Château Puy Castera et Pontey, parmi d'autres propriétés.

Romain Roux, propriétaire du Château Puy Castera et Pontey, parmi d'autres propriétés.

 

Pour ces trois vins, le Classement en Cru bourgeois est pour lui un signe de reconnaissance. S’il est peut-être un des plus importants propriétaires de l’Alliance, il ne s’y est jamais investi car la démarche fonctionne et est sérieuse. La contribution financière reste raisonnable et le classement est reconnu, en France, en Asie et aux Etats Unis. Il l’a constaté lors de salons à New York. Toutes ses bouteilles affichent donc bien le sticker. Pour ses trois Crus Bourgeois, malgré les pépites que constitue par exemple Chateau Pontey : une vigne a très forte densité, Romain n’a pas souhaité présenter de dossier en Cru Supérieur ou Exceptionnel. Il explique qu’il y a en effet dans le dossier des exigences en œnotourisme qu’il ne souhaite pas mettre en place. Lui fait du vin, chacun son métier.

 

De même, Romain dispose aussi d’autres propriétés dans le Médoc, non présentées dans le classement. Un est un Haut-Médoc, dans la gamme classique, plus accessible. L’autre est en appellation Saint-Estèphe. Ils ne sont pas dans la même ligne produit, précise Romain. Question de positionnement.

 

Au-delà de l’institution Crus Bourgeois, sérieuse, validée par ses pairs, offrant une réelle garantie à ses membres comme aux amateurs de vin, on retiendra donc surtout cette information : les étiquettes des vins retenus au sein du classement en Cru Bourgeois offrent maintenant aux consommateurs une information facile et pratique, lorsqu’ils font leur shopping, grâce au qr code apposé sur le flacon. Le vin est authentique et tracé, a été gouté, apprécié et validé. Bref, l’assurance de faciliter l’acte d’achat, moment clé au cours duquel le consommateur doit être rassuré, conforté… Pour peu que la bouteille arbore aussi une médaille Gilbert & Gaillard, vous êtes absolument certain de faire le bon choix !