Provence : les pépites à ne pas manquer cet été

Le vignoble provençal témoigne d’une histoire remontant à la Grèce antique. Cependant ses sols peu profonds et ses forêts de pins et de chênes étendues ont freiné le développement d’une viticulture de masse comme l’ont connue le Languedoc et le sud de la vallée du Rhône durant le siècle dernier. C’est le développement intensif du tourisme et la montée en gamme du Rosé dès les années 2000, qui vont propulser le vignoble provençal au rang de Vitrine internationale du Rosé, qui représente aujourd’hui quasiment 90% de la production de la région. Moins connues mais dignes d’un grand intérêt, de magnifiques cuvées de vin blanc et rouge, dotées d’une réelle identité, sont également produites. Entre mer Méditerranée et reliefs pré-alpins, entre lavande et oliviers, la Provence propose une myriade de terroirs bien distincts, aux influences climatiques différentes. Les vignobles proches de la mer bénéficient d’un climat méditerranéen et d’une brise marine tempérant la chaleur estivale. Ceux plus au nord sont bien souvent coupés de cette influence marine par le relief, et subissent un micro-climat semi-continental chaud. C’est alors le mistral, vent plus frais et sec provenant de la vallée du Rhône, ainsi que les flux d’air frais dévalant les reliefs environnants la nuit, qui aideront les baies à retenir leur fraîcheur lors de la maturation, caractère indispensable à la création des grands vins de Provence.

En provence, les vignobles sont cultivés sur des sols "poudingues" en terrasses ou en "restanques".

Georges Gassier est la 5ème génération d'une famille de vignerons depuis 1982.

CHÂTEAU GASSIER : CRÉATEUR DE GRANDS ROSÉS DE GASTRONOMIE

Niché au pied de la grande chaîne calcaire de la Sainte-Victoire, dans le village de Puyloubier, le Château Gassier jouit d’une magnifique situation en plein cœur de l’appellation Côtes de Provence -Sainte Victoire. Georges Gassier, vigneron du Château, est le représentant de la 5e génération de la famille vigneronne, installée depuis 1982. Le vignoble de 40ha a été totalement labellisé en Agriculture Biologique en 2016, sous l’impulsion d’Olivier Souvelain, arrivé à la tête du Château en 2010. Fort d’une détermination sans borne à faire rayonner le patrimoine viticole provençal à travers le monde, il a hissé le Château Gassier au rang des grands de Provence, notamment par une montée en gamme très ambitieuse de ses rosés. La cuvée Elevae trône au sommet de la Collection. Elle n’est produite que sur les meilleurs millésimes, à partir d’une sélection parcellaire rigoureuse des meilleures baies de grenache, syrah et rolle. Ce vin d’exception est ensuite élevé en demi-muids autrichiens durant 24 mois, ce qui lui apportera une touche d’oxydation, du volume, de la longueur en bouche, et une rare complexité aromatique. Production confidentielle de quelques milliers de bouteilles numérotées, ce rosé d’élevage ouvre une nouvelle voie vers de grands rosés de gastronomie. Les rosés du Château Gassier sont présents dans 60 pays à travers le monde, ainsi que dans les Premières Classes des vols Air France et American Airlines. Le Château a placé l’oenotourisme au cœur de son développement avec l’organisation de nombreux évènements tels que concerts, afterworks, visites du domaine, séances de cinéma en plein air, ou encore un grand Challenge de Sommellerie.

Le Château Gassier qui donne sur Sainte Victoire

La famille Sumeire au Château Coussin - Sophie, Olivier, Jean-Pierre, Gabriel et Annabelle.

CHÂTEAU COUSSIN : RECHERCHE DE L’ÉQUILIBRE ET DE LA PURETÉ DU FRUIT

Le vin est une longue tradition familiale dans la famille Sumeire. Des écrits remontant à 1238 témoignent déjà de l’établissement de la famille dans le paysage viticole provençal. Elle possède aujourd’hui 3 châteaux en Provence, mais c’est dans le village de Trets, face à la montagne de la Sainte-Victoire immortalisée par Cézanne, que se trouve « Coussin », dont le vignoble est considéré comme l’un des premiers de France. Il est entouré de bosquets et habité d’une biodiversité remarquable. Le climat est semi-continental, les brises marines étant majoritairement bloquées par les chaînes montagneuses de l’Olympe et de l’Aurélien plus au Sud. Néanmoins, le Mistral, bien qu’affaibli en puissance par la présence de la Sainte-Victoire au Nord, parvient à se frayer un chemin jusqu’au vignoble, apportant de la fraîcheur la nuit, et de l’air sec, bien utile pour limiter la lutte anti-fongique. Situé à une altitude de 250 à 350 mètres, le terroir est complété par des sols argilo-calcaires, propices à l’expression fine des cépages locaux. La production est bien sûr majoritairement portée sur le rosé, mais le château produit également un vin rouge d’une grande pureté aromatique : la cuvée César à Sumeire Rouge. Elle est produite uniquement lors de millésimes exceptionnels et mise sur le marché après plusieurs années de vieillissement en bouteille, « le temps que le vin se pose ». À dominante de syrah, sa structure est renforcée par un apport de 20% de Cabernet Sauvignon. Elle ne subit aucun élevage bois, la pureté du fruit et l’équilibre étant au cœur de la philosophie de Sophie Sumeire : « Pas besoin de maquillage lorsque la beauté est présente à l’état naturel ». Tout est dit. L’intensité remarquable et la finesse des tanins de ce vin lui procurent une belle capacité de garde, pour mieux en apprécier toute sa complexité.

La bastide aixoise au Château de Pourcieux est classée monument historique depuis 1993.

CHÂTEAU DE POURCIEUX : PIONNIER DU GRAND EXPORT VERS LES USA

C’est en 1764 que le Château de Pourcieux fût édifié, par le dernier Seigneur de Pourcieux. Cette splendide bastide aixoise est classée à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1993. Michel d’Espagnet, descendant de cette même lignée en est aujourd’hui le digne héritier. Et c’est avec une grande fierté qu’il peut maintenant se reposer sur ses enfants qui reprennent progressivement les reines du Château. Son fils Rémi, œnologue de formation et maître de chai, vinifie depuis cinq ans les vins du Château. Quant à sa fille Alix, diplômée d’un master en Commerce international des vins et spiritueux, elle a naturellement pris en charge la partie Export. Dès 1992, Michel d’Espagnet sentit le potentiel du rosé sur le marché américain. Son audace fût rapidement récompensée, les exportations de rosé vers les USA étant à leurs balbutiements à cette époque. Il y expédia jusqu’à 120 000 bouteilles annuelles (75% de sa production), devenant le plus gros vendeur de rosé outre-Atlantique, « avant l’arrivée de plus gros joueurs dès les années 2000 ». Le vignoble s’étend sur 27ha en dernière année de conversion biologique, dont environ 60% revendiquent la Dénomination Géographique Complémentaire (DGC) Sainte Victoire au sein de l’AOC Côtes de Provence. Elle fût la première à être reconnue en 2005, et sera la première à être officiellement classée par l’INAO en tant que Cru de l’AOC Côtes de Provence. Elle justifie en effet d’une véritable spécificité de terroir, avec un micro-climat semi-continental. La qualité générale des vins revendiquant la dénomination Sainte Victoire fait l’unanimité : « La réponse des marchés est claire, la DGC Saint Victoire se valorise à 150% du prix du marché en AOC Côtes de Provence sans DGC », elle place cette lignée vigneronne sous d’heureux auspices pour la suite de l’aventure.

L'équipe des vendanges au Château Saint-maur.

CHÂTEAU SAINT-MAUR : QUAND LE ROSÉ DEVIENT UN PRODUIT DE LUXE

Roger Zannier, grand industriel français et propriétaire de la Quinta Do Pessegueiro dans la Vallée du Douro au Portugal, fait l’acquisition en 2011 du Château Saint-Maur, Cru classé de Provence, dans le golfe de Saint-Tropez. L’équipe dirigée par Marc Monrose, est animée par la volonté de créer un grand Rosé de luxe. Le vignoble est donc aussitôt remis à niveau au travers d’une profonde restructuration, et ne produira ses premières cuvées qu’à partir du millésime 2014. Le vignoble de 100 ha est actuellement en conversion vers l’agriculture biologique et s’étend sur trois parcelles : celles de Saint-Maur et du Clos Saint-Vincent, bénéficiant d’une influence maritime marquée, et celle du Clos de Capelune, surplombant le golfe de Saint-Tropez du haut de ses 449m d’altitude, ce qui en fait « la parcelle la plus haute de l’AOC Côtes de Provence ». Cette parcelle possède des sols argilo-calcaires à base de schistes et de quartz et met en évidence une « expression totalement différente des mêmes cépages cultivés sur des terroirs de bord de mer ». Elle est à l’origine des grands vins du Château Saint-Maur, principalement pour la tension et l’intensité aromatique qu’elle leur apporte. La cuvée du Clos de Capelune Rosé est élaborée à partir d’un assemblage de syrah, cinsault et grenache, et exprime avec une grande élégance et intensité tout le potentiel de ce terroir provençal. Dans la même gamme, le Clos de Capelune Blanc, 100% rolle, est une expression typique des rolles provençaux, capables de retransmettre au vin le caractère salin de leur terroir. Marc Monrose l’assure : « Même si le marché du rosé de Provence est aujourd’hui très porteur, les vins blancs ont un beau potentiel », et le Château Saint-Maur compte bien en augmenter la production dans les années à venir.

Marc Monrose, le directeur des vignobles appartenant au groupe Zannier.

Domaine de la Sanglière où trois générations partagent les mêmes valeurs.

DOMAINE DE LA SANGLIERE : UN TERROIR UNIQUE EN PROVENCE

L’épopée vigneronne de la famille Devictor débute en 1980 lorsque François, jeune ingénieur agronome, a un véritable coup de cœur pour le domaine de La Sanglière à Bormes-les-Mimosas, situé à quelques pas seulement de la Mer Méditerranée. Aujourd’hui, ce sont 3 générations de vignerons qui cohabitent sur ce vignoble idyllique : Rémy et Olivier, les 2 fils de François, récemment rejoints par Pierre, son petit-fils. Olivier est le responsable de la production au Domaine de la Sanglière, mais également le Président de la Dénomination Géographique Complémentaire La Londe, au sein de l’AOC Côtes de Provence. Forte de ses 33 producteurs et d’un potentiel de 1200 ha de vignes, la DGC La Londe revendique un terroir unique en Provence. Très proche de la mer, elle bénéficie d’une brise marine quotidienne qui vient tempérer les chaudes journées d’été et rafraîchir les nuits, permettant à la plante de poursuivre la bonne maturation des baies. Les sols de schistes pauvres et peu profonds procurent au vin un véritable caractère de terroir, avec une finesse et une fraîcheur remarquables. Étendue sur 4 communes au sud du massif des Maures, elle est la seule DGC de Provence à reconnaître la qualité supérieure des 3 couleurs de vins. La cuvée Prestige Blanc du Domaine de la Sanglière est produite à partir d’une parcelle spécifique de rolle, la plus haute du vignoble. Elle traduit toute la spécificité de son terroir avec une trame acide fraîche et précise et un caractère iodé apporté par l’influence marine de la Méditerranée. Le rolle apporte de la complexité aromatique et une sensation soyeuse. Ce caractère variétal est volontairement accompagné par une vinification et un élevage de 7 mois en demi-muids de 8 à 12 ans d’âge.

La dolce vita est un mode de vie au Domaine de la Sanglière.

Olivier et Rémy Devictor "au travail" dans leur paradis terrestre.

DOMAINE MAGALONE : RENDRE ACCESSIBLE LES ROSÉS DE PROVENCE AU PLUS GRAND NOMBRE

Vivien Paulmyer a passé 10 ans à arpenter les vignobles de Provence et du Rhône Sud en tant qu’acheteur pour la grande distribution. C’est donc tout naturellement qu’il a décidé en 2017 de s’installer à Aix-en-Provence pour lancer son propre négoce de rosés de Provence : Les Monopôles. Vivien est un amoureux du vin et aime que sa passion soit partagée par le plus grand nombre. Loin d’une vision élitiste, il souhaite rendre le vin accessible aux plus modestes et ça fonctionne. Sa cuvée de rosé Le grand bain (AOC Coteaux d’Aix en Provence), remarquée lors de nos dégustations, totalise une production annuelle de 200 000 bouteilles. Elle est largement distribuée en grande distribution à un tarif extrêmement accessible pour un vin de Provence : « Le marché du vin souffre face à la concurrence de la bière notamment. Il est important de proposer des vins frais, légers, aromatiques au meilleur prix pour relancer une dynamique positive ». Vivien Paulmyer ne s’arrête pas là, il développe en parallèle son propre vignoble : Il a déjà planté 3 ha, et en prévoit 5 de plus l’an prochain. Animé par une profonde sensibilité environnementale, il s’engage dans une agriculture biologique responsable, pour léguer aux générations futures une terre saine et vivante : « Le bio doit être davantage poussé par les politiques, pour encourager les vignerons à franchir le pas. Une réponse forte doit être proposée face au risque accru de perte de rendement, voire de récoltes complètes en cas d’attaques fongiques sévères. Le client prête avant tout attention à l’appellation et au prix. Si une bouteille bio de même appellation est vendue 30% plus chère, il préfèrera acheter du conventionnel ou du HVE ».

Vivien Paulmyer développe son propre vignobe le Domaine Magalone près d'Aix-En-Provence.

Le Château Roubine est entouré de vastes forêts abritant pinèdes et oliviers.

CHÂTEAU ROUBINE : CRU CLASSÉ AMBASSADEUR DE LA PROVENCE À TRAVERS LE MONDE

Voilà bientôt 30 ans que Valérie Rousselle, native de Saint-Tropez, est à la tête du Château Roubine, Cru classé de Provence. Aujourd’hui épaulée par ses 3 enfants Adrien, Victoria et Léonard dans la gestion du Château ainsi que de deux autres propriétés acquises récemment (le Château Sainte-Béatrice voisin et le Domaine Chante Bise en Côtes du Rhône), Valérie travaille ardemment à la reconnaissance du rosé de Provence à travers le monde. Elle a créé la Journée Internationale du Rosé, célébrée depuis juin 2018 dans la ville de Saint Tropez, dont la citadelle se teinte de rose pour l’occasion. Plus de 50 producteurs de Provence se réunissent alors et font découvrir leurs rosés au plus grand nombre, avec concerts et spectacles de danse en toile de fond. Le vignoble du Château Roubine, bordé d’un cirque de pins et de chênes, s’étend sur 130 ha dont 72 ha de vignes, et met à l’honneur 13 cépages, à l’instar du sémillon et du rolle. Ces deux cépages sont à l’origine de la cuvée Lion et Dragon Blanc. Les rendements sont faibles, les sols argilo-calcaires naturellement drainés par un ruisseau (« Roubine » signifiant « ruisseau » en provençal), les baies atteignent leur maturité avec une belle concentration aromatique. Le départ en fermentation se fait sur levures indigènes, dans des pièces en chêne français de 400 à 600 litres. S’en suit un élevage sur lies fines avec bâtonnage durant 8 mois. Le vin qui en résulte est intense, vif, juteux. Le gras apporté par l’élevage en fait un vin de gastronomie, gourmand sans être lourd, soutenu par une trame minérale persistante.

Valérie Rousselle et ses 3 enfants, Adrien, Victoria et Léonard.

DOMAINE DES BERGERIES DE HAUTE PROVENCE : LA RENAISSANCE D’UN TERROIR D’ALTITUDE

Le vin rime souvent avec passion, et cette passion fait parfois naître de magnifiques projets. Le Domaine des Bergeries de Haute Provence est de ceux-là. C’est le long de la Durance près de Saint-Auban, dans un environnement plus alpin que méditerranéen, que Jean-Luc Monteil, ancien sommelier et passionné de vins, a mené à bout le projet un peu fou de faire renaître de ses cendres un vignoble autrefois bien établi, le vignoble des Mées. Du haut de ses 550m d’altitude en moyenne, le vignoble a été planté à partir de 2017 sur des coteaux calcaires à argilo-calcaires, exposés Sud. Véritable laboratoire à ciel ouvert, pas moins de 11 cépages ont été plantés sur 6ha de terres totalement vierges de toute chimie. Considérant son terroir comme le « Piémont français des Alpes », c’est naturellement des cépages tels que la Barbera et le Nebbiolo qui ont été plantés, mais également du vermentino (le rolle) ou encore du Bianco Gentile, « importé de Corse, qui structure deux des vins blancs du domaine ». La cuvée Via Domitia Blanc (IGP Alpes de Haute-Provence) du nom de la célèbre voie romaine qui passait dans la vallée, est élaborée à partir d’un assemblage des cépages Vermentino, Viognier, Marsanne, Bianco Gentile et Sauvignon blanc, elle est élevée en amphores de 750 litres durant 7 mois. Le travail de la matière dans l’amphore permet « une expression veloutée du terroir calcaire », tout en maintenant une très belle expression de sa minéralité, « parfois comparée à celle que l’on retrouve sur des vins de Cassis ou de Chablis ». Cette cuvée à l’attaque fraîche et florale trouvera cet été une place de choix sur de belles tables gastronomiques.

La cuvée Via Domitia est affinée pendant 7 mois dans des amphores de 750 litres.

CHÂTEAU DE CRÉMAT : PRESTIGIEUX REPRÉSENTANT DE L’AOC BELLET

Reconnue depuis 1941, l’AOC Bellet compte seulement 9 domaines et 60 ha de vignes sur les derniers contreforts des Alpes surplombant la ville de Nice. Perché entre 100 et 350 m d’altitude, entre mer Méditerranée et massif alpin, le vignoble jouit d’un micro-climat baigné de soleil, d’un cumul annuel de précipitations de plus de 800mm, et du Mistral, vent frais et sec, qui s’engouffre dans la vallée du Var et assainit les vignes. Les vents frais descendant chaque nuit permettent de prolonger la période de maturation des baies, afin d’obtenir le parfait rendez-vous entre les maturités phénolique et technologique. Le vignoble est organisé en terrasses, appelées « restanques ». Les sols drainants appelés « poudingue » sont constitués d’agglomérats de galets roulés, de sables et de veines argileuses. Alain Vallès, vigneron du Château précise : « Ces sols procurent au vin un fruité intense et permettent le maintien d’un très bon niveau d’acidité ». L’appellation Bellet met à l’honneur 2 cépages autochtones de grande personnalité que sont le Braquet pour la production de rosé, et la Folle Noire pour les rouges. La cuvée Château de Crémat Rouge 2016 est composée à 75% de Folle noire et 25% de Grenache noir. La Folle Noire est un cépage tardif, récolté parfois début octobre. Ses baies présentent un bon niveau d’acidité naturelle et une peau épaisse, favorable à l’extraction d’une couleur intense. Néanmoins ses tanins restent souples et se marient parfaitement avec ceux du Grenache. « Le millésime 2016 a été exceptionnel dans la région », il démontre le grand potentiel de garde de la Folle Noire. Porté par un élevage racé de 12 mois en demi-muids, ce vin est intense, complexe et généreux, il offre un toucher salin qui vient prolonger ses délicates saveurs de fruits rouges et de fleurs séchées. Le Château de Crémat ne produit que 30 000 bouteilles, mais compte bien faire connaître ses trésors encore méconnus aux amateurs en quête de sensations nouvelles, en développant sa distribution sur le marché national français.

Alain Vallès surveille de près ses vins de la folle noire pendant la phase d'élevage. Ce cépage autochtone fait partie de l'identité de l’AOC Bellet.

La Provence connaît son âge d’or depuis le début de ce siècle. Elle jouit d’une réputation internationale assise sur de solides bases. L’immense succès du rosé a été l’élément déclencheur. Sa consommation mondiale a atteint 23,6 millions d’hectolitres en 2019, soit une augmentation de 23% par rapport à celle de 2002. Les marchés les plus dynamiques sont la France et les USA avec respectivement 35% et 15% de part de marché. Le rosé monte en gamme d’année en année, avec un prix moyen en augmentation de 29% entre 2015 et 2019. La Provence, incontestable vitrine du Rosé, est le moteur du marché mondial. Le développement de rosés de gastronomie avec élevage bois notamment ouvre une nouvelle dimension, bien éloignée du « rosé piscine » des années 2000. Le potentiel de croissance est encore considérable, cela passera par la sensibilisation des consommateurs à la grande qualité des rosés provençaux notamment. Mais bien que le rosé représente presque 90% de la production de vin en Provence, cette région magnifique révèle aussi des blancs de caractère pouvant faire la paire avec de superbes plats de gastronomie estivale. Mais également des rouges de très belle facture, aux cépages originaux et aux terroirs peu connus. Pour le plus grand bonheur des amateurs avides de découvertes que nous sommes tous.