Édito

L’Italie voit la vie en rose

L’Italie a - sans doute inconsciemment - négligé pendant très longtemps sa production de rosés, portée par une kyrielle de rouges talentueux largement exportés qui faisaient sa réputation dans le monde entier. Qui oserait prétendre ici n’avoir jamais commandé une bouteille de Chianti dans une trattoria ?

Cette catégorie des vins rosés a donc été considérée comme un genre inférieur. Ces dernières années ont changé la donne, avec l’explosion de la consommation de rosés tranquilles. Comme dans de nombreux pays désormais (France, Espagne, Portugal…), le rosé avance à marche forcées, il peut et va devenir l'un des vins les plus polyvalents, tant sur le plan des arômes que sur celui des accords mets-vins. Sa production a augmenté dans pratiquement toutes les régions, y compris la Toscane et le Piémont, terres de rouges de garde, indice incontestable du succès de ce type de vin. Ses atouts sont innombrables on le sait. Moins intimidant, plus facile d’accès, plus festif, souvent beaucoup plus abordable, il cumule gravement les points positifs

Sur le plan technique, des évolutions importantes ont vu le jour. Traditionnellement c’est la saignée qui était la méthode la plus employée en Italie, or elle cède maintenant la place aux rosés de presse, dans un objectif évident : l'obtention de vins à la robe plus pâle, plus frais et plus savoureux, dans les pas assurés des rosés de Provence. Sur le plan de la couleur seulement, car l’Italie dessine un formidable canevas de climats, de terroirs et de cépages (souvent indigènes) du nord au sud qui lui confère une diversité de styles et d’expressions sans égal dans le monde.

 

 


By Francesco Saverio Russo photographs - courtesy of the estates